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Journée Mondiale de l’Utilisabilité 2010

En introduction

Pour la 6ème année, Fred Cavazza a animé une participation française au World Usability Day (qui est tombé un jour férié en France, le 11 novembre. La France est donc en avance d’une journée).

Le thème pour cette année était sur l’utilisabilité des sites d’informations et le programme portait sur :

  • un panorama de la presse en ligne
  • le webdocumentaire
  • l’écrit web
  • la visualisation des données
  • l’information à l’heure du websocial
  • l’utilisabilité des interfaces mobiles

Le thème n’est pas, à priori, celui qui me concerne le plus. Pourtant, la diversité des interventions et le fil rouge utilisabilité ont permis un balayage riche.
Plus que de donner de l’information ou un apprentissage, cet événement était une bonne occasion de sortir un peu de flux de la production et de jeter un œil sur ce qui se fait.

En plus, petite satisfaction personnelle, j’ai eu le plaisir d’y voir Amélie Boucher. Na !

Panorama de la presse en ligne

Benoît Drouillat

A travers son panorama, Benoît Drouillat a fait remonter des points qui ont en particulier retenu mon attention :

  • « un nouveau médium ne s’ajoute jamais aux média antérieurs et ne les laisse jamais intacts. Il les bouscule sans cesse et leur trouve de nouvelles formes et de nouveaux emplois. » (Marshall Mac Luhan), bon, juste pour rappeler que non, Internet ce n’est pas la mort du livre, de la télé, de la carte postale ou de je ne sais quoi !
  • Respecter un design en passant d’un support à l’autre (charte graphique identique du Financial Times du papier à l’écran) est-ce un garant d’une bonne ergonomie ? L’amoureuse de l’identité graphique que je suis aurais tendance à répondre qu’il faut garder des éléments. Mais justement, l’identité graphique, c’est l’art de respecter une identité globale avec des éléments, des supports, des contextes différents. De plus, la plus-qu’amoureuse de l’expérience utilisateur que je suis aurait tendance à dire qu’il faut s’adapter au média et ses modes d’utilisation. Donc ? Donc respecter l’identité ne veut pas dire copier-coller une charte. Et le web a sa propre utilisation, grandement différente du papier.
  • La culture de l’innovation n’existerait pas ou peu en France dans les médias et les efforts sont plutôt portés sur les terminaux mobiles. C’est en effet l’incontournable du moment sans compter, bien sûr, sur le sempiternel blocage financier sur la R&D (Recherche et Développement).
  • Si les versions de journaux en ligne qui ne sont que des versions papier en PDF sont vraiment bien faibles par rapport aux possibilités, c’est au designer de proposer quelque chose exploitant le médium et favorisant les usages (bon, et à la direction de trouver des sous pour !)

Pour un compte-rendu (bien plus fidèle, de fait !) voir à la source 😉 :
Un panorama du design de la presse en ligne

Webdocumentaire

Upian

La conférence d’Upian a eut pour avantage d’ouvrir mes petits yeux d’intégrateur-du-bon-vieux-HTML-de-papa sur un autre support que la page web traditionnelle.
Les projets présentés étaient :

  • Gaza Sderot
  • Prison Valley

« Gaza Sderot » (mais ? tiens ! Jonez Ronez nous en avait aussi parlé lors de sa conférence sur la qualité éditoriale à Paris Web 2008 !) est un projet ayant pour but de présenter des vidéos faites à Gaza, en Israël et à Sderot, en Palestine. L’ensemble du webdocumentaire est basé sur cette volonté de toujours montrer les deux villes en parallèle.

« Prison Valley » (qui, selon Ben, serait « partout ») propose près de 3h de films articulés sur une frise chronologie permettant de l’interaction avec des éléments connexes.

Ce qui est à retenir c’est que ces deux webdocumentaires abordent la page web avec des principes de navigation originaux. Mais rien n’a été dit sur des tests d’utilisabilité (tests utilisateurs) fait pour valider ces navigations.
Je me demande aussi si l’accessibilité est prise en compte…

L’unique point technique soulevé était sur l’innovation et le fait que les équipes sont tournés vers les nouveautés technologiques pour toujours chercher à aller plus loin.

L’écrit web

Éric Mettout – Rédacteur en chef du site L’Express

Cette conférence aurait largement pu prendre une demi-heure de plus. Les informations données par Éric Mettout ne sont pas nouvelles (pour quiconque consomme des informations sur le sujet, en tout cas) mais c’est très bien retranscrit. Il me semble que cette conférence balaye la totalité du sujet. Les diapositives étaient très complètes et peuvent aisément servir de « rattrapage ».

Mes notes en vrac :

  • la longueur d’un texte sur le web est aussi dépendante de la façon dont on va architecturer le texte. Penser à laisser des respirations dans un texte long.
  • les questions 5W2H (What, Where, Who, When, Why, How, How many) doivent avoir été couvertes par les premiers éléments : titre, intertitre, chapô, et, au pire, premier paragraphe.
  • C’est également dans cette même zone que doivent figurer les mots qui permettront aux moteurs d’indexation de classer la page.
  • L’écriture web c’est aussi des photos, des vidéos (attention aux droits de diffusion !), des mashups, l’anticipation des commentaires à venir, des liens. Le rédacteur web doit avoir ces outils là en tête et s’en servir.
  • A propos des mashups, Éric Mettout a évoqué les frises chronologiques, la visualisation de données, les arborescences, les webdocumentaires. Il a alors souligné le fait que, grâce à des outils en ligne (dipity, Many Eyes, Pearltrees…), l’éditeur est maintenant à même de travailler lui-même ces éléments (voilà pourquoi ils rejoignent les tâches de l’écrit web).
  • Le rédacteur en chef de L’Express atteste que plus on fournit des liens externes à un internaute …plus il revient ! (Si ce principe me paraît plein de bon sens, il semble que là, il ait été vérifié et validé par un site dont les revenus sont probablement basés sur l’audience. Voilà qui apporte de l’eau à ce moulin)
  • chaque article est potentiellement une page d’atterrissage. Cela doit être prise en compte dans les principes de navigation du site.
  • L’écrit web (journalistique) peut aussi être du live-blogging ou l’écriture dédiée à des réseaux sociaux. Commenter une manifestation en direct, animer une page éditoriale sur Facebook, alimenter un fil Twitter d’actualité est un exercice spécifique auquel le journaliste doit s’adapter. Il en va de même pour le blog.

Enfin, Éric Mettout a fini de balayé tout son paysage de journaliste web en insistant sur combien les informations de web analytics pouvait être précieuses (et nouvelles !) pour un éditeur qui voit rapidement quels sont les contenus qui « marchent » le mieux. Le rédacteur web doit donc faire appel à ces informations et s’en servir.

Si la conférence a été faite au pas de course, je pense donc que le diaporama vaut une lecture.

Visualisation des données

Caroline Goulard

Caroline Goulard est venue nous « vendre » la visualisation des données. On a donc commencé par une introduction rappelant que la visualisation des données permettait de rendre compréhensible aisément une multitude d’informations car elle fait appel à notre intelligence visuelle plutôt que verbale. Bon, je ne sais pas pour vous, mais moi j’en étais déjà convaincue.
Spécifiquement à propos de l’utilisabilité, elle a précisé que la visualisation de données permet :

  • la personnalisation
  • l’interactivité
  • l’affinité
  • l’immersion

et que ces éléments permettaient donc une expérience utilisateur positive (en fait, on est plus dans la désirabilité que l’utilisabilité selon moi et en me référent au schéma de P. Morville).
Les trois modes d’engagement de la visualisation de données offre une forte préhension de l’utilisateur :

  • la vision
  • la manipulation
  • la circulation

Pour organiser une visualisation de données, il faut penser « LATCH » : Localisation Alphabet Temps Catégorie Hiérarchisation.
Les conseils finaux de Caroline Goulard pour concevoir une visualisation de données :

  • de garder à l’esprit que le but est de fournir de l’information ;
  • de privilégier la fonction et non l’esthétique ;
  • de donner du contexte ;
  • de tester ses interfaces à l’aide de tests utilisateurs.

L’information à l’heure du websocial

Fred Cavazza nous livre un passage en revue des impacts du websocial et des usages qui en découlent sur les médias informatiques.

Il note que le multiplicités des usages apporte une nouvelle complexité aux interfaces qui prévoient maintenant plusieurs couches d’information :

  • l’éditoriale,
  • une partie communautaire
  • reliée à une partie sociale.

Il se livre ensuite à son exercice préféré (enfin, c’est une interprétation toute personnelle) : les hypothèses d’évolution.
Il en cite trois :

  • la personnalisation : des médias d’information dont les pages sont créées à mon image
  • l’information à géométrie variable : comme le New York Times par exemple, qui propose une interface classique, une interface écrémée ne gardant plus que le contenu « brut » et une interface linéaire chronologique.
  • la contextualisation en fonction du terminal : si je suis sur mon ordinateur de bureau je ne voudrais pas avoir accès au mêmes fonction qu’en mobilité, par exemple.

Utilisabilité des applications mobiles

Backelite

Backelite est spécialisé en interfaces mobiles. A travers la présentation de leur société et de quelques unes de leurs réalisations, ils insistent sur :

  • la complexité liée à la multiplication des plateformes,
  • l’importance de se consacrer d’abord sur les fonctions premières,
  • le fait que le design doit être dédié à la simplicité et à l’explication
  • et que le contenu doit être adapté au terminal.

En conclusion

Félicitations à Fred Cavazza qui a réussi, je trouve, un joli éventail de sujet autour de l’utilisabilité via les sites d’information. On a abordé, au cours de cette demi-journée, les sites de presse traditionnels, le webdocumentaire et ses originalités, l’écriture web (bien) vue par un journaliste, l’information de données et sa retranscription visuelle (et utilisable !), l’incursion du websocial dans la consommation et les usages de l’information et un focus sur les applications mobiles (inévitable, par les temps qui courent) !

Encore une fois, cette conférence était plus un temps d’arrêt sur ce qui se fait que de la mise en pratique.

A cette occasion, Eyrolles, Designers Interactifs et L’Express ont gentiment distribués quelques livres, extraits et magazines.

Les 100 agences qui font le design interactif, Les métier du design numérique, Ergonomie web illustrée

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Voir : Journée Mondiale de l’Utilisabilité 2010

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