Durant le FEAN, Ronald Schild parlait du remplacement du livre par le livre numérique et a évoqué le papyrus et la pierre pour démontrer un remplacement total : on n’allait pas continuer à graver sur pierre alors que le papyrus était plus pratique.
Comme à chaque apparition d’un nouveau support/média, cet argument me gène.
Le papyrus est certes plus léger, l’écriture s’y fait plus rapidement que la gravure mais justement, tous les “inconvénients” de la pierre vis-à-vis du papyrus sont aussi ses avantages : cela dépend juste de l’usage que l’on veut en faire. Car non, la pierre n’a pas disparue au profit d’un autre support. Elle a été exploitée pour ses spécificités et c’est bien la pierre qu’on utilise aujourd’hui pour des monuments commémoratifs, des plaques funéraires, etc.
Là où je veux en venir, c’est que l’apparition d’un support, d’un média ne sonne pas le glas d’un autre mais bien un raffinement dans les usages.
Non, la télé n’a pas tué la radio et non le livre électronique ne tuera pas le livre papier.
Je suis allée au rayon livres pour enfants d’une grande librairie l’autre jour. Les auteurs, les illustrateur, les éditeurs se permettent beaucoup de liberté et de créativité dans cette catégorie et certains livres sont de véritables petits chefs-d’œuvre ! Il en va de même pour la catégorie des “beaux-livres”. Les e-books ne feront pas l’équivalent. Et personne ne leur demande : ce n’est pas l’usage ! Le e-book a bien d’autres avantages qui lui sont propres et qui seront bien utiles en fonction du contexte d’utilisation.
Un support ou média n’est pas mauvais en soi. Il répond à des usages et pas à d’autres. Point.
Un nouveau support est un enrichissement, des fonctionnalités en plus, etc.